L'équipe de France n'a plus qu'une infime chance d'aller aux Jeux Olympiques après sa défaite face à la République Tchèque (0-3). Retour sur les raisons de cette nouvelle désillusion.
Après une entame de tournoi peu convaincante, les Bleus de Philippe Blain se sont lourdement inclinés face aux Tchèques (19-25, 20-25, 14-25) et ont vu s'envoler tous leurs rêves olympiques. Jeu insipide, potentiel offensif en berne, collectif rouillé, tous les ingrédients d'une défaite annoncée.
Philippe Blain constatait les dégâts après la rencontre face à la République tchèque. "On avait raison de les craindre. Ils n'ont pas fait de fautes et on a été dépassés. Si on ne tient pas en réception, après ils ont un potentiel offensif supérieur au nôtre. Il aurait peut-être fallu arriver avec l'insouciance des Tchèques, mais ce n'est pas dans notre manière d'être." Dépassés au service (une habitude) et en réception, l'équipe de France a sombré, face à une sélection certes euphorique mais loin d'être insurmontable. L'absence récurrente de Frantz Granvorka a pesé lourd au moment où la jeune génération peine à confirmer tout le bien qu'on pensait d'elle.
Un déficit de puissance et de taille
La puissance offensive de cette équipe reste une énigme. Les Bleus ont brillé sur la scène international il y a un an et demi avec en son sein un pointu efficace et complet. Sébastien Ruette, qui venait d'être naturalisé, incarnait à merveille ce type de joueur, ce qui lui valait d'être reconnu meilleur attaquant de la Ligue Mondiale 2006, ponctuée par une place de finaliste et un match extraordinaire face au Brésil (défaite 3 sets à 2). Depuis sa blessure à la main et sa retraite anticipée, les Bleus n'ont pu compter sur ce profil de joueur percutant et tellement important à ce niveau de compétition. Frantz Granvorka s'est recyclé à ce poste pour le bien de l'équipe de France mais il n'est pas un pur spécialiste et reste plus efficace en deuxième attaquant.
Antonin Rouzier est une alternative crédible mais l'ancien joueur d'Asnières sortait de cinq semaines d'arrêt consécutives à une blessure à un doigt. Sa forme était plus que suspecte avant de démarrer ce tournoi olympique. Son gabarit (2,01m) et sa puissance doivent tout de même lui permettre de devenir un des futurs patrons de l'équipe de France. La taille des Bleus est plus que jamais un problème. Les centraux (Vadeleux, Kieffer et Montméat) ne pointent même pas à 2m de moyenne, quand la concurrence est plutôt aux alentours de 2,03 - 2,05m de moyenne.
Les explications sont multiples pour trouver les raisons de ce relatif manque de gabarit des joueurs français. Le basket "prend" des joueurs de grande taille au volley comme par exemple Sidiki Sidibé, 2,12m sous la toise, formé au CNVB et parti tenter sa chance à Levallois en Pro B...de basket. La culture du jeu français est également un facteur à prendre en compte. Le joueur français est habituellement technique et habile, plus par tradition que par conviction, et les entraîneurs français ont souvent tendance à privilégier la technique au physique, un choix diamétralement opposé à certains pays tels que la Russie ou la Bulgarie, qui figurent en haut de la planète volley dorénavant. Enfin le vivier français de joueurs susceptibles d'intégrer le haut niveau est assez faible. L'internationalisation de la Pro A et de la Pro B ne facilite pas l'émergence de nouveaux talents hexagonaux et il apparaît urgent de renouveler en profondeur le volley français, à tous les étages, sous peine de connaître plusieurs années de disette sur le plan international.
Jeu 6 Déc - 14:30